Le Thé
Dans l’attente, lentement, il infuse. Et, patiemment, mademoiselle attend Que l’eau claire se brunisse, elle attend Que se teinte le blanc qui se refuse.
Pensive, elle compte le temps qui l’use, En sucre dissous dans l’amer latent, Tasse à moitié vide au fond miroitant, De cannelle au goût d’un sort qui s’amuse.
Gorgée par gorgée, distraite, elle boit Les douceurs ténues d’un songe aux abois, Bribe d’étoile en vapeur qu’elle aspire.
Brûlantes lippées qu’elle attiédit, Soufflant sur son thé comme elle soupire, À ces délices qui se sont dédits.